© Saint Laurent - Alberto Maddaloni
Mirage : illusion, apparence séduisante et trompeuse.
Non, vous ne rêvez pas, de l’eau en plein désert ! Pour son dernier défilé, Saint Laurent n’a pas hésité à creuser, en plein désert marocain, un vaste bassin d’eau circulaire autour duquel ont défilé pas moins de 50 mannequins. Mais soyons rassurés « l’eau utilisée, non potable, servira ensuite à des projets d’irrigation dans le désert d’Agafay. » (Vanity Fair)
GQ nous apprend par ailleurs qu’ « Anthony Vaccarello a invité plus de 300 journalistes, TikTokers et célébrités… Les invités ont été transportés en convois, à la manière de 007, dans des fourgons noirs jusqu’à un camp construit pour l’occasion en plein cœur du désert…» J’aimerai ici rappeler que « l’occasion » en question est un show de 9 min 45.
A l’heure où le gouvernement exhorte les citoyen.ne.s à couper le wifi, baisser la climatisation et éteindre la lumière, peut-on accepter, pour un tel événement, ce genre de couverture médiatique :
« Un défilé Saint Laurent comme une œuvre d’art totale (et écologique) » Vanity Fair
« Un projet écologique et éthique » Vogue
« Dans le désert marocain, l’homme Saint Laurent impose sa sobriété… En dépit des moyens déployés, le groupe Kering, qui possède Saint Laurent, affirme que ce défilé atteint la neutralité carbone : les émissions de gaz à effet de serre ont été calculées et sont compensées par des projets de préservation de forêts… » Le Monde
« Kering affirme que… » : les journalistes pourraient-ils vérifier l’information avant de la relayer ? #information
« Les émissions ont été calculées » : pourraient-elles être rendues publiques et leur mode de calcul explicité, histoire qu’on puisse se faire une idée plus précise de l’impact de cet événement ? #transparence
Et vous, qu’en pensez-vous ?
It means: According to Vogue, the men’s Saint Laurent spring-summer 2023 show is “an ecological and ethical project”. What do you think ?
Ce sujet met l’accent sur la manière dont est traitée l’information par les grands médias, sur le besoin de se faire sa propre opinion, sur la nécessité d’accepter que chaque entreprise, personne est différente et met ce qu’elle veut derrière les termes RSE, éthique et écologique. Sachant que l’on ne permet pas aux individus de se transformer en leur donnant des leçons ni en leur tapant dessus, il est préférable de rester dans la confiance qu’au fil du temps les actions des uns et des autres, les sensibilisations saines qui amènent à réfléchir, à imaginer un futur viable et heureux puissent aider un processus global de changement pour plus de respect des éco-systèmes et du vivant. Bravo pour votre blog. Sandrine GUENAND GALLIENNE, Directrice des Acteurs du Possible.